Il était immanquable que je vous fasse partager quelques photos de notre périple de cet été en Californie ! Les photos de voyage sont toujours un peu délicates à présenter et à … faire. Tout d’abord, on est souvent si absorbés et fascinés par la nouveauté qu’on a tendance à prendre des vues générales où on veut y mettre le plus d’informations possible. Le résultat donne souvent des photos où règne le plus grand fouillis, et où finalement, seuls les protagonistes s’y retrouvent, et encore …Ne vous est-il jamais arrivé de vous dire en regardant une photo à votre retour « Mais qu’est-ce que j’ai bien voulu prendre, là ?« . Moi si, et souvent ! Ensuite, quand on est en voyage, on est par définition loin de nos repères habituels, et surtout on ne connait pas forcément les codes culturels des habitants. D’où une certaine timidité ou pudeur qui nous empêche parfois « d’entrer » dans notre photo. Pour ma part, quand il s’agit de prendre des photos de personnes en situation, j’ai la hantise qu’elles puissent penser qu’elles sont des « bêtes de zoo ». Bon, c’est un truc qui se soigne, et je pense être sur la voie de la guérison, mais c’est long ! Les voyages où on se déplace beaucoup sont encore un autre problème. On sait que quand on est dans un endroit, c’est maintenant où jamais qu’il faut prendre la photo. Tant pis pour la lumière, la saison, les touristes, on doit prendre cette photo de paysage ou de monument, au moins pour le souvenir. Ah, le nombre de fois cet été où j’aurais voulu avoir plus de temps de revenir à un endroit à l’aube ou au crépuscule afin de profiter au mieux de ces splendides paysages, et d’arriver à capter la lumière qui les aurait sublimés dans mes photos ! Mais arrêtons là les regrets et voyons plutôt ce que je vous propose en guise de photos de voyage ! C’est vrai que j’ai fait une longue digression mais elle m’a permis aussi de vous expliquer ma démarche sur cette petite série. Voilà, je vous présente Shoshone, un village selon le code américain, dont le « centre » compte un motel, un saloon, une pompe à essence/épicerie et une poste. Tout le reste des habitations est éparpillé sur des dizaines de kilomètres dans le désert. Nous sommes arrivés ici un soir vers 20 heures et il devait encore faire près de 40 °. Je n’aime pas les clichés, mais l’Amérique étant ce qu’elle est, je vous promets que nous étions en pleine ambiance « Bagdad Café ». Cette donc cette image de coin du bout du monde, en dehors du temps que j’ai voulu vous transmettre ici. Cette sensation de chaleur, et surtout, surtout, de silence si particulier au désert, où le moindre mouvement d’insecte s’entend.
Alors branchez un petite chanson de Norah Jones, et laissez-vous porter !
Arrivée à Shoshone le soir, avec l’immense espoir qu’il y aura une chambre dans l’unique motel à des dizaines de kilomètre à la ronde …
J’ai beaucoup aimé cette soirée passée sur le patio de la chambre. A l’intérieur, la climatisation hors d’age faisait un bruit dantesque. J’ai préféré écouter les bruits de la nuit.
Le lendemain matin, en attendant que le saloon ouvre pour le petit déjeuner, j’ai fait un peut tour. J’ai compris le problème de la climatisation en voyant l’arrière du motel.
Un peu plus loin, se tenait un vieux camion de pompier, abandonné là.
Le saloon a enfin ouvert ses portes. Au menu, oeufs, bacon, pommes de terre, toasts et … un café … américain
8heures du matin. A nouveau une chaleur écrasante. Nous partons pour la vallée de la mort. Petit calcul en jetant un coup d’oeil sur l’essence et vérifiant qu’on avait assez d’eau : 72 x 1,8 = environ 130 kms