Connaissez-vous James Turrell, cet artiste américain qui produit des oeuvres abstraites uniquement avec la lumière ? Pour ma part, j’en avais bien entendu parler mais je n’avais jamais vu ses oeuvres en vrai. Depuis la semaine dernière, c’est chose faite 😉
Vous imaginez bien qu’en tant que photographe, aller voir une expo sur la lumière c’est quelque chose qui ne se loupe sous aucun prétexte ! J’étais vraiment curieuse de voir comment cet homme à la renommée mondiale manipulait notre matière première et je m’attendais à des surprises, à être étonnée, à découvrir la lumière sous un angle auquel je n’avais jamais pensé ! Bref, j’attendais de l’inspiration …
Bon, vous vous doutez bien après mon introduction, que ce ne fut pas vraiment le cas. Soit parce que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui nous a déjà tant habitué aux illusions d’optique que je n’ai rien vu de novateur, de surprenant, de déroutant… bref la fille blasée 😉 Soit parce que décidément, l’art conceptuel ce n’est pas ma tasse de thé, ça ne me fait pas vibrer plus que ça. Pourtant, on a plutôt tendance à me classer dans la catégorie des « intellos » et c’est vrai que j’adore le monde des idées ! Mais en art, il faut croire que non et il me faut plus que la projection sophistiquée de lumière sur des murs pour que je ressente cette fusion charnelle, indispensable en ce qui me concerne, avec l’oeuvre.
Ceci dit, je me suis amusée comme une gamine à prendre des photos 🙂 Tout d’abord, c’était pour moi l’occasion de tester mon nouveau Leica Q dans des conditions extrêmes, c’est le moins qu’on puisse dire ! Et puis j’ai découvert que les photos de ces installations lumineuses sont finalement plus intéressantes que les oeuvres elles-mêmes. Ahahah, en fait Turrell fournit aux photographes non pas un sujet mais une matière première 😉 Finalement c’est logique et si vous allez voir son site, les photos sont d’ailleurs plus énigmatiques et surprenantes que les installations.
Allez, je vous montre les miennes. En fait elles ne sont pas d’une originalité débordante mais il est très difficile de faire autrement tant l’oeuvre est réduite à sa plus simple expression : la lumière. Aussi, pour essayer de me ré-approprier notre matière première, j’avais décidé de voir cet univers en noir et blanc. Mais j’ai quand même choisi de conserver la couleur des projections de Turrell sur certaines zones « stratégiques » afin de garder une trace de son intention. Bref, un petit jeu de cache-cache avec lui 😉
Je vous propose cette autre image également. Non, non, je vous assure, il ne s’agit pas d’un dessin en 3D, mais bel et bien d’une projection sur un angle de mur 😉
A la décharge de l’exposition (ou de Turrell, je ne sais pas 😉 ), je n’ai tout simplement pas pu pénétrer dans certaines salles. Peut-être ai-je loupé quelque chose de très intéressant ? Je ne le saurais jamais … . En effet, avant de pénétrer dans celles-ci, il fallait traverser un espace (couloir, corridor, salle ?) absolument et complètement noir. J’ai essayé à plusieurs reprises, mais à chaque fois une angoisse s’est emparée de moi et je n’étais pas sûre de savoir comment gérer cette absence totale de lumière.
Je vous livre ici une photo du gardien. Lui ne pouvait absolument pas me voir, mais par contre il écoutait très attentivement ce qui se passait car un certain nombre de personnes s’esclaffaient derrière moi dans ce noir. Brrrr, non non, décidément, c’était trop pour moi !
J’ai été ravie de découvrir ce musée Shanghaïen, le Long Museum West Bund à l’architecture fascinante – enfin pour qui aime les lignes épurées, le ciment, le minimalisme. Laissez-moi vous offrir quelques vues de l’intérieur. Contrairement aux apparences, il y avait beaucoup de monde – de toutes les façons, c’est une tautologie ce que j’écris , il y a TOUJOURS beaucoup de monde en Chine ! – mais l’espace est tellement grand que finalement ce musée se visite vraiment très bien.
A l’extérieur, le Musée est situé au bord d’un des bras du Yantsé dans une ancienne friche industrielle. Le quartier est encore en pleine restructuration – encore une tautologie, en Chine tout est TOUJOURS en restructuration ! – Des bâtiments industriels, les architectes ont conservé je pense des sortes de silos. Le reste est à l’image de l’intérieur : ultra moderne, épuré, bétonné mais vraiment très classe.
Voilà, j’espère que cette petite visite culturo-touristique vous aura plu !
Pour ceux d’entre vous qui avez eu l’occasion de voir des expos de Turrell, je serais vraiment curieuse de savoir ce que vous en pensez 🙂
Passez une excellente semaine !
PS : comme toujours, je ne le répète jamais assez, cliquez sur les images pour les agrandir si vous voulez en profiter ! Laissez les images riquiqui pour les instagram & co 😉
J’aime le noir velouté des premières photos… Je ne connaissais pas ce James Turrell, mais vue par toi, l’oeuvre ne me paraît pas dénuée d’intérêt! Quant au musée lui-même, son architecture épurée me plaît – à moins que ce ne soit ton oeil qui le voit ainsi! Même lorsque je suis déçue de l’exposition, je pense que la découverte en vaut la chandelle… Merci pour cette ouverture!
Bonjour @gine ! Tout à fait, la découverte vaut toujours la chandelle ! Mais il est vrai que si je n’avais pas eu mon appareil photo, je pense que je me serais un peu ennuyée 😉 Turrell fait partie de ces artistes contemporains dits majeurs, aussi, si tu as l’occasion d’aller voir une exposition, n’hésite pas ! Tout en sachant qu’il vraiment aimer l’abstraction de l’art contemporain 😉
Bonjour Laurence et merci pour le partage et ces images de cette exposition vue à travers ton regard. J’aime beaucoup avec les silhouettes intégrées !
Je ne connais pas cet artiste mais tu m’as donné envie de le découvrir.
Bonne fin de semaine ! 😉
Bonjour @celine ! Ah, il n’y a rien de mieux que d’intégrer des personnages, on fait souvent mouche 😉 Comme je dis à Gine, n’hésite pas à te renseigner sur lui et à visiter une exposition si tu en as l’occasion. C’est à voir malgré tout 😉
Superbe et très intéressant reportage Laurence. Je ne connaissais pas cet artiste. Quelle belle idée ce travail avec la lumière.
Cela me rappelle les oeuvres de Soulage. Merveilleux peintre de l’abstrait. Né à Rodez. Du reste la ville lui fait honneur, et un superbe musée est dédié à ses tableaux. La matière (noire la plupart du temps) prend vie à travers la lumière qui vient s’intégrer dans la peinture en fonction des heures de la journée et de leur orientation.
Je n’affectionne pas particulièrement l’art abstrait, mais là vraiment, tout ne prend sens qu’à travers les yeux des visiteurs.
(Petite anecdote : je vis à Clermont-Ferrand…… quelle surprise lorsque j’ai vu que votre site est hébergé dans ma ville)
Je vous suis depuis longtemps Laurence. C’est toujours un immense plaisir de parcourir vos posts. Ils sont d’une grande inspiration pour moi.
Merci pour votre travail qui m’apporte beaucoup de plaisir.
Anita
Bonjour @anita . Comme vos mots me touchent Anita ! Ils sont le moteur pour continuer ce blog, pour continuer à partager sans autre idée derrière la tête que celle du plaisir de faire voir. Ce n’est pas toujours facile car cela demande beaucoup d’énergie, mais quand les rencontres se font, c’est du bonheur !
À mes yeux, les oeuvres de Soulage sont infiniment plus intéressantes et riches et complexes que celles de Turrell. Chez Turrell, bien que l’idée soit géniale, son interprétation me laisse plutôt de marbre. C’est trop abstrait pour moi et comme je le dis dans le post, il me manque cruellement cette relation « charnelle » qu’on peut avoir les oeuvres de Soulages par exemple. Ceci dit, c’est intéressant quand même 😉
Quant à mon hébergeur, en effet il est à Clermond ferrand. Et je l’aime beaucoup car vous savez pourquoi ? Quand on les contacte on a des gens, de vrais gens qui vous répondent. Et ça, dans notre monde virtuel, cela n’a pas de prix !! 😉 😉 😉