Qu’est-ce qui fait que l’on choisit de montrer une photo en couleur ou en noir et blanc ? Quel est le processus qui nous guide ? Pourquoi certaines photos sont évidentes en noir et blanc et ne le sont plus en couleur, et vice versa ? C’est à ces quelques questions que j’ai envie de m’intéresser aujourd’hui et j’aimerais vous emmener sur le chemin de ma réflexion et de mon expérience dans ce domaine.

Cet article est la première partie de la thématique consacrée au Noir et Blanc versus couleur.

Pourquoi le noir et blanc, pourquoi la couleur ?

À l’invention de la photographie, on ne se posait pas la question, le medium ne permettait tout simplement pas la couleur. Cela relevait de la pure limitation technique. Même si assez rapidement on a su créer des supports en couleurs (1860), leur manque de réalisme, leur complexité technique et leur coût ont fait qu’il a fallu attendre jusque dans les années 70 pour que la couleur prenne ses lettres de noblesse.

Première photo avec un être humain par Daguerre en 1839
Photographie couleur sur papier de 1877, prise par Louis Ducos du Hauron
William Eggleston Artistic Trust. Courtesy David Zwirner, New York/London.

Ce que je trouve particulièrement intéressant, c’est que c’est un art visuel qui a été accepté et intégré en l’absence de couleurs. Il est né en noir et blanc, allant dans le courant absolument contraire de la peinture qui elle, depuis les temps immémoriaux, n’avait connu majoritairement et à quelques exceptions près, que la couleur.

Ainsi, la photographie jouit d’une liberté « chromatique » si je puis dire, assez remarquable. Je dirais même qu’avant l’apparition de tous les filtres popularisés auprès du grand public par Instagram et compagnie, il ne venait à l’idée de presque personne de déprécier une photo N&B sous prétexte qu’elle avait été manipulée, que ce soit en chambre noire ou sous photoshop, alors qu’une photo en couleurs « un peu trop belle » se voyait plus facilement soupçonnée d’être fausse et de ne pas représenter la réalité. C’est comme s’il y avait une acceptation sociale, une appropriation psychologique d’un monde en noir et blanc rendu possible du fait de l’histoire et des contraintes techniques d’origine de la photographie.

On dit que la photographie est un art mal né . Elle a mis du temps à obtenir la reconnaissance de sa valeur artistique, et les photographes eux-mêmes, ayant tellement acquis la grammaire du langage sans couleurs, ont longtemps hésité à ouvrir la boîte de Pandore de la couleur. Henri Cartier-Bresson ne déclarait-il pas que « La photographie en couleurs n’est pour moi qu’un moyen de documentation et ne peut être un moyen d’expression artistique ». Walker Evans trouvait quant à lui la couleur « vulgaire ».

Mais en 1976, lors de la toute première exposition de photographies en couleurs au prestigieux Moma, Sean Callahan déclarait ceci à propos des photos de William Eggleston : « Ce qui rend ses photographies de non-événements si éloquentes, c’est son usage de la couleur pour transmettre l’atmosphère d’un lieu particulier. Il met en relief des teintes qui imprègnent toute la scène où résonnent d’une manière essentielle, créant en quelque sorte des effets de bruit, de silence, d’odeur, de température, de pression – autant de sensations que la photographie en noir et blanc n’a jamais évoquées. »

Aujourd’hui, il n’y a plus aucune limitation, ni culturelle, ni technique, ni de coût lorsqu’il s’agit de choisir entre le noir et blanc ou la couleur. Et pourtant, est-ce qu’on se pose suffisamment la question au moment du choix ? Profitons-nous pleinement de cette liberté d’expression ? L’assumons-nous réellement ? Est-ce qu’on se l’approprie en connaissance de cause ? Que de fois ai-je entendu mes élèves me dire qu’ils avaient préféré présenter telle photo en noir et blanc car en couleur elle était « ratée » ou bien parce qu’elle leur plaisait plus mais ils ne savaient pas vraiment pourquoi. Argh, ce n’est pas un argument suffisant, vous en conviendrez !

Allez, allons donc analyser un peu plus en détail ces mondes chromatiques et essayons de comprendre quel sont les ressors qui font qu’une photo a plus d’impact en couleur ou en noir et blanc. Attention, je tiens à préciser que je ne prétends pas apporter de réponse définitive, je vous livre seulement des pistes de réflexion que vous pourrez suivre – ou non 🙂

L’émotion et le « drama »

Je pense que nous sommes tous d’accord sur le fait que la photographie doit être créatrice d’émotion pour le spectateur. Bien entendu, nous avons une immense palette de moyens pour provoquer l’émotion mais j’aimerais qu’on se penche d’un peu plus près sur la notion de Drama car elle touche de très près la problématique de la couleur et du noir et blanc.

Le Drama est un concept anglo-saxon qui pourrait se traduire par « théâtralité ». Dans ce sens, une photo dramatique n’est pas forcément tragique (elle pourrait l’être), mais contient une forme d’intensité qui la rend poignante. Le noir et blanc permet d’apporter ce Drama qu’il est plus difficile d’obtenir en couleur.

Les 2 photos ci-dessous illustrent assez bien ce que je veux dire. Si l’on compare la version N&B et couleur, il est à mon sens assez évident que la version monochrome apporte ce Drama, cette intensité alors que c’est plus difficile de la trouver avec la version couleur. C’est particulièrement vrai pour la photo des parapluies.

PS : faites coulisser la petite flèche blanche au centre de la photo pour pouvoir comparer les versions

Mais il ne faut pas non plus oublier que les couleurs sont aussi porteuses d’émotions et/ou de symboliques selon les cultures. Par exemple, dans nos contrées, le rouge est souvent associé à la passion, mais c’est surtout une couleur très énergique, le bleu quant à lui est une couleur apaisante et le rose est synonyme de douceur et de candeur. Ainsi, même si on n’a pas le même Drama qu’en noir et blanc, conserver les couleurs peut-être vraiment important pour renforcer notre message.

Les 3 photos ci-dessous perdent absolument tout leur impact en noir et blanc. Je dirais même que pour la première photo de droite, celle avec le premier plan rouge, une fois convertie en noir et blanc ce premier plan perturbe la lecture et devient même une faute de cadrage. (Nous reviendrons sur ces aspect de composition et de cadrage dans un autre chapitre.). Quant aux autres photos, le bleu apporte cette note de paix importante pour faire le lien avec le petit oiseau, et le rose de l’arbre adoucit et réchauffe considérablement l’atmosphère froide des immeubles en verre et du béton.

Plonger dans l’intemporel ou au contraire s’ancrer dans son époque

Photographier en noir et blanc retire naturellement une partie de sa temporalité à une photo. Comme nous l’avons vu en introduction, ceci est dû à l’histoire de la photo qui est née en noir et blanc et nous avons probablement intériorisé inconsciemment « l’éternité ».

Typiquement, la photo du paysan chinois dans sa version noir et blanc pourrait avoir été prise hier ou il y a 50 ans. Idem pour la photo de la plage. Dans les 2 cas, le temps s’efface au profit de la forme et du fond.

Cet aspect de la temporalité est vraiment important et doit être intégré en toute connaissance de cause au moment du choix. Car hormis certains éléments qui peuvent nous donner des indications claires sur l’époque, comme par exemple les vêtements des gens, les voitures, le mobilier urbain, … choisir le noir et blanc nous fait automatiquement basculer dans cette sorte d’intemporalité. Au contraire, la couleur nous ancre dans le présent. C’est d’ailleurs pourquoi, à de rares exceptions près, toutes les photos d’actualité sont en couleur. Au World Press Photo il y a bien des travaux en noir et blanc qui sont primés, mais ils sont surtout considérés comme des « travaux d’auteurs » – ce qui n’enlève évidemment rien à leur valeur, il suffit d’aller voir le travail admirable de Romain Laurendeau*, le vainqueur de cette année en catégorie reportage avec son sujet « KHO, la genèse d’une révolte » … en noir et blanc ;

*Son site web ne semble pas être à jour et la série n’apparait pas dessus. Mais vous ne perdez rien pour attendre tant ses autres travaux sont puissants. Sinon, une petite recherche internet et vous trouverez des extraits du documentaire.

La forme, l’abstraction et la réalité

La distance avec le réel

Ainsi donc, d’après la psychologie de la perception, les photographies en noir et blanc évoqueraient des actions passées et lointaines, alors que les photographies en couleur créeraient l’illusion du présent. En supprimant la couleur, nous créons une distance plus grande, via la représentation que nous en faisons, entre le sujet photographié et sa perception par le spectateur. Par ailleurs, la couleur apporte toujours une touche plus « descriptive » alors que le noir et blanc « suggère » d’avantage.

Paul Outerbridge ne disait-il pas : « En noir et blanc vous suggérez, en couleur vous indiquez. La suggestion peut impliquer beaucoup de choses, mais l’affirmation exige de la certitude.« 

Ce qui est intéressant, c’est que c’est cette distance qui peut donner un côté irréel aux images.

L’abstraction

Mais irréel ne rime pas forcément avec abstraction même si ça s’en approche. Et dans ce domaine, il me semble que les 2 mondes chromatiques sont à peu près à égalité. Il est vrai que le noir et blanc permet de mieux mettre l’accent sur la forme.

La photo de gauche ci-dessous est à mon avis aussi intéressante en noir et blanc qu’en couleur. Personnellement, je préfère la version N&B par le mystère, la distance au réel qu’elle apporte. Les traces de nuage dans le bleu me font comprendre sans même y penser qu’il s’agit du ciel. Bien sûr, même en N&B je sais qu’il s’agit du ciel, mais comme je ne suis pas attirée par la couleur, je ne le remarque même pas.

Je préfère également la photo de droite dans sa version N&B (attention, la photo est très très sombre et il vaut mieux la regarder dans un environnement obscur pour mieux découvrir les nuances de gris). Dans la version en couleur, le triangle rouge attire mon oeil comme un papillon sur une lampe et j’ai tendance à ne voir que lui. En N&B, bien que le triangle soit très lumineux, me laisse plus libre d’aller découvrir le reste de l’image.

Au contraire des 2 photos précédentes, l’image ci-dessous a largement ma préférence en couleurs. En fait, ce n’est pas tellement à cause du bleu, mais surtout à cause des petits traits orange qui sont l’exacte couleur complémentaire du bleu. Ils prennent un poids qui équilibre d’avantage la composition générale. Mais là aussi, sur l’aspect composition en N&B ou en couleur nous y reviendrons plus loin.

La forme

Reste la question de la forme. Le fait de supprimer la couleur d’une image met davantage l’accent sur la façon dont la lumière joue à travers la scène, sur les lignes et les angles ainsi bien sûr que sur les ombres. Tout cela contribue à la forme qui bien souvent est mieux mise en évidence dans une photo en noir et blanc.

Les 3 photos ci-dessous en sont à mon avis des bons exemples. En couleur, elles ne présentent aucun intérêt (je savais d’ailleurs lorsque je les ai prises qu’elles seraient en N&B). La ligne de la première photo de gauche est bien mieux mise en évidence en noir et blanc. Quant à la photo juste au dessous, le rouge vif de la pancarte du métro fait une trop grande concurrence au graffiti qui est sensé être mon point fort. La conversion en noir et blanc permet de mettre en évidence toutes les lignes qui convergent vers mon sujet et c’est celui-ci qui devient le point de focalisation. Enfin, je crois que la photo de droite se passe de commentaire tant le noir et blanc met mieux en évidence les lignes et la forme du roseau.

Retirer la distraction des couleurs ou au contraire se servir de leur impact

En retirant la couleur d’une image, on en change sa lecture. L’oeil humain est naturellement attiré par les couleurs saturées. La photo ci-dessous en est un bon exemple : Le rouge attire spontanément l’oeil et c’est même ce que l’on remarque en tout premier lorsqu’on découvre l’image. Puis bien entendu, notre oeil va vers le personnage en bas et nous faisons une sorte d’aller retour entre ces 2 points forts pour finir par remarquer l’ombre humaine dans la zone rouge. Et ironiquement on se rend compte que les 2 personnage ont la même attitude corporelle, comme s’ils étaient des jumeaux dédoublés . En noir et blanc, c’est d’abord le personnage du bas et puis … c’est à peu près tout.

De la même manière, ôtez la couleur à l’image ci-dessous, et nous nous retrouvons avec une image assez plate où il est difficile de trouver un sens de lecture. Le petit personnage en bleu vif disparait et ce petit point fort perd tout de sa puissance. Alors qu’en couleur, nous sommes d’abord attirés par ce bleu vif puis nous faisons le lien avec les 2 bâtiments colorés de chaque côté qui font le lien avec le vert de l’herbe en premier plan et du ciel.

Un autre exemple est intéressant. J’ai pris ces 2 photos ci-dessous au même endroit et à quelques secondes d’intervalle. Pour la photo de gauche je préparais mon cadrage et j’hésitais entre un plan vertical ou horizontal. En fait, je voulais attendre qu’il se passe quelque chose, j’avais juste été attirée par les couleurs du fond, du tapis et la diagonale de l’ombre. C’est alors qu’une femme est apparue dans mon viseur, j’ai donc déclenché. Dans la photo suivante (à droite), je me suis remise en format horizontal et c’est alors qu’une femme avec un foulard rose vif est entré dans mon cadre. J’ai déclenché.

Je trouve la première photo beaucoup plus intéressante en noir et blanc car cela permet de se concentrer sur le regard très expressif (c’est le moins qu’on puisse dire !) de la femme. Dans la version en couleur, le bleu du ciel très lumineux attire trop l’attention à mon goût, d’autant qu’il est presque du même bleu que le masque. En soit, pourquoi pas, ça permet à l’oeil d’aller explorer tous les espaces de la photo. Mais du coup je trouve qu’on se perd un peu et surtout que l’impact du regard est amoindri par les éléments colorés.

Au contraire, la seconde photo est bien plus intéressante en couleurs. N’ayant plus réellement de point fort, ce sont les couleurs qui prennent le relais et notre oeil va de points colorés en points colorés, d’autant que les ombres divisent bien le cadre.

Vous l’aurez bien compris, je n’ai pas apporté de réponse toute faite, tout simplement parce que le choix de la couleur ou du N&B dépend avant tout d’une intention et des circonstances de prise de vue. En préparant cet article, je suis tombée sur une interview de Bernard Plossu qui a toujours utilisé en parallèle des films en couleur et en noir et blanc. Ce qu’il dit ne peut pas être meilleur en guise de conclusion 🙂

« Je ne me vois pas comme un photographe en noir et blanc, la couleur m’inspire tout autant. Je n’ai pas d’exclusivité pour le noir et blanc, mais sans le procédé Fresson, est-ce que j’aurais fait de la couleur ?… Ceci dit c’est vrai qu’il y a un « réflexe couleur » – je vais contredire ce que je viens d’énoncer – où tout à coup tu vois une tache jaune, où c’est effectivement la couleur qui t’attire, et tu fais une image que tu n’aurais pas forcément faite en noir et blanc… On est en voiture, et soudain éclate sur ce mur noir en passant à toute vitesse une boîte postale jaune, un sens interdit rouge et un écriteau bleu. C’est vrai qu’en noir et blanc je ne l’aurais pas faite… Parfois tu es vraiment dans la similitude, parfois tu es dans le détail de couleur. Il y a des cas où la même photo existe en version noir et blanc et en version couleur, comme celle de la femme au camion à Taos, et on préfère l’une ou l’autre. Mais il y a aussi des cas, par exemple le verre de jus d’orange qui déborde, où une photo en noir et blanc n’aurait aucun intérêt…» 

Enfin pour finir, je dois avouer que je me suis fait violence pour vous présenter des photos dans les 2 versions couleur et noir et blanc alors que ce n’était pas ce que j’aurais choisi. J’ai donc quand même envie de vous montrer les photos telles que je souhaite qu’elles soient vues, c’est à dire dans leur version chromatique définitive ! N’hésitez pas à cliquer sur elles afin de les voir en grand et sans distractions autour !

Nous n’avons pas encore fini l’exploration du N&B versus Couleur, loin s’en faut ! Aujourd’hui nous avons abordé la question du « pourquoi », dans un prochain article, je vous parlerai de comment voir en noir et blanc alors que c’est tellement plus naturel de voir en couleurs. À suive donc 🙂

Et comme toujours, n’hésitez pas à apporter votre contribution afin d’enrichir notre réflexion !

NB : Cet article est la première partie de la thématique consacrée au Noir et Blanc versus la couleur.

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13 pensées sur “Couleur vs N&B (I)

  1. Votre article est très pertinent, en tant que photographe d’architecture je privilégié le noir et blanc, je l’affranchi des couleurs pour les raisons que vous évoquez. Pour moi seul le noir et blanc met en valeur la ligne et le volume, le relief. Encore faut il savoir prendre le temps et exercer son œil à voir en noir et blanc, pour alors trouver à sublimer ce que l’on veut montrer. Merci à vous

    1. Bonjour Philippe !
      Je me rends compte avec effroi que je ne vous ai pas répondu depuis tout ce temps ! 1000 excuses !!! Je dirais qu’en effet, en ce qui concerne l’architecture, et en particulier l’architecture moderne, le noir et blanc permet de « purifier » en quelques sorte la scène, de la nettoyer des éléments qui pourraient ajouter du bruit. Au delà de l’apprentissage de la vision N&B, voir en noir et blanc est plus une attitude, un mode de représentation. Merci beaucoup pour votre témoignage !!!

  2. Merci Laurence. 🙂
    Certains photographes n’ont pas ce problème du choix, souvent tributaires de leurs commande.C’est différent pour la photographie d’auteurs.La liberté est difficile à prendre…
    Ce choix me donne toujours une vision de l’infini, voir de l’éternel…(OK j’y vais un peu fort!) Et pourtant je suis heureux d’avoir ce choix.Cette palette…Heureux de douter, et de trouver la solution à mon gout.Il faut du temps, de l’expérience surement, chercher en profondeur et imposer sa vision.
    Merci encore Laurence pour ce bel article à lire et relire….

    1. Comme pour Philippe ci-dessus, je suis vraiment désolée de ne pas avoir répondu plus tôt ! Tu as parfaitement le droit d’y aller fort et de te laisser aller à l’extase 😉 😉 😉 Alors oui bien sûr, dans le cas d’une commande avec un cahier des charges précis le photographe sera tributaire des exigences du client. Mais du coup, il devra forcément penser en couleur ou en noir et blanc dès le départ.
      Pour ce qui concerne le travail d’auteur, tout ce que tu dis est parfaitement vrai. Sauf que … je pense qu’il nous est tous arrivé qu’une photo échappe à notre volonté et que son rendu s’impose à nous plutôt que l’inverse. C’est quelque chose qui me fascine 🙂
      Merci de tout coeur pour ton intervention !

  3. Tu ne fais donc pas partie de ces ayatollahs de la couleur ou ou noir et blanc, c’est également ma philosophie !
    Il m’arrive régulièrement d’hésiter entre les 2 mondes au moment de développer une photo. Et parfois une photo, que j’imaginais bien en noir et blanc, se révèle plus jolie en couleurs et réciproquement.

    Merci pour cette réflexion toujours aussi pertinente et riche photographiquement !
    À consommer sans modération en couleurs ou en noir et blanc…

    1. Bonjour le P’tit Nicolas ! Comme pour tes prédécesseurs, je suis vraiment désolée d’avoir mis tant de temps à répondre. En fait, j’étais persuadée de l’avoir fait !

      Pour en revenir à ton propos, globalement je suis allergique à toute forme d’ayatollisme 😉 Et ce que tu dis rejoint ma réponse faite à Michel. On contrôle, on contrôle, mais contrôle-t-on vraiment ? 😉 En tout cas on essaye 🙂 🙂

      Merci beaucoup pour ta réflexion !!!

  4. Des photos toujours magnifiques comme j aimerai les faires
    Felicitations

    1. Bonjour Gérard !

      Merci pour ce beau compliment ! Derrière ces photos, il y a du travail, des réussites, des échecs, de la sueur et … de la passion. Et tout ça, c’est accessible à tout le monde, y compris à toi !!

  5. […] Lien vers la première partie de l’article à propos du choix de la couleur ou du noir et blan… […]

  6. merci pour le partage de vos connaissances

    1. Merci à vous de les lire ! 🙂

  7. Je fais principalement de la photo d’urbex industriel, et de ruelles au gré de mes voyages.
    J’ai choisi le noir et blanc pour plusieurs raison.
    Concernant l’urbex, c’est, comme vous le décrivez en début d’article, pour la dramaturgie.
    Je pourrais jouer sur la rouille, le rouge d’extincteurs abandonnés, le vert des mousses et des plantes envahissantes. Mais je trouve que dans ce cas de figure, le noir et blanc accentue l’abandon et les vies gâchées par des faillites ou des délocalisations. De plus j’aime à ajouter des fausses lumières dans le paysage soit avec des flashes déportés, soit en post traitement, pour guider l’œil dans la composition. Vers un point de sortie plus lumineux. Comme la lumière au bout du tunnel, au l’aube qui pointerait après une nuit compliquée.
    Pour les ruelles, le noir et blanc me permet de mettre en valeur un univers que le temps aurait laissé de côté. Quand on considère la ruelle par rapport à la rue ou à l’avenue, c’est le seul espace urbain qui n’est pas envahie par la pub (hormis le graffiti) le commerce et d’autres activités humaines que l’habitat. Au sens d’habiter, et pas de se loger. Je vais paraphraser Marguerite DURAS, les hommes vivent dans leurs logements, les femmes les habitent.
    Et donc à bien observer, ces lieux qui semblent parfois affligeants de banalités, on se rend compte des générations passées et futures qui ont sillonné ces espaces.
    Le noir et blanc, apporte cette intemporalité que la couleur ne permettrait pas. Pour apporter cet vision en couleurs, il faudrait traiter celles-ci comme des chromos ou des polaroids, mais cela enfermerait l’espace dans une temporalité passée, alors que dans des décennies elles seront toujours inchangées car loin des regards.

    1. Bonjour jean-Christophe ! Un grand merci pour votre contribution réellement enrichissante ! C’est très intéressant d’écouter les différentes approches et les raisons qui nous font choisir un univers plutôt qu’un autre. La plupart du temps le noir et blanc supprime ce « wouahou » initial pour aller toucher plus profondément à l’émotion, le coeur. Mais je dis bien « la plupart du temps » car chacun pourra trouver le parfait contre-exemple à ce que j’avance;) En ce qui concerne l’urbex ou l’architecture, le noir et blanc permet vraiment bien, comme vous dites, de s’affranchir du temps. Cette ruine est là depuis hier ou depuis 100 ans ? En noir et blanc, c’est très difficile à dire.

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