Je me plonge dans mon livre
Les pages ne sont pas toutes écrites
Les blancs m’attendent,
Les vides m’inspirent,
Je sais ce silence ,
Je me glisse sous la douceur des mots caresses ,
Je laisse la plume des mots d’amour glisser sur le lit blanc
Je sais aussi le vacarme des mots si vite prononcés
Des mots trop vite envolés
Je laisse les mots durs entre parenthèses
Ne pas froisser la page , ne pas briser les lignes
Mes doigts voyagent sur les spirales
Arrondies … réconfortantes
Je dessine des points sur les i
Autant de repères pour m’apaiser
Me livrer coeurs et âme
Savoir que cette page est destinée au voyage
Accrocher les mots au fil de mon histoire
Allonger les lignes à l’ombre de ma mémoire
Message instantané , sur des pages , gribouillé
Encore bleutée , ambiance feutrée
Un, deux, trois partez
Début de soirée … mes mots vont s’ballader !

Texte : Joyce Cesbron – Juin 2009

 

Vous pouvez cliquer pour agrandir l’image

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Une fois encore, un immense merci Joyce pour ce magnifique texte ! Quel défi cela a été pour moi que de l’illustrer ! Comment mettre en image ces sentiment d’immersion, d’obscurité, de solitude, mais aussi de douceur, de liberté, et de bienveillance qui se dégagent de ton texte ? Je te promets, j’en ai fait des essais, mais aucun ne me convenait … Et puis j’ai fini par trouver grâce à une technique, ou plutôt des techniques photo assez particulières. Tout d’abord, il s’agit ici d’un sténopé, c’est à dire grosso modo que j’ai pris cette photo sans objectif. Le résultat est cette sorte de « non mise au point », et c’était ce qu’il me fallait pour évoquer la douceur, l’esprit de liberté et d’aventure de ton texte. Ensuite, j’ai fait ce qu’on appelle une double exposition : sur la même image, j’ai pris 2 photos, et, chose exceptionnelle, c’est moi qui pose !!! Car quand on rêve et que l’on crée, n’est-on pas partout à la fois et n’abolit-on pas toutes les frontières ? Enfin, je voulais du noir et blanc pour évoquer le soir et surtout l’intemporalité de ton texte. Voilà, tu connais tous les secrets de cette image, et j’espère de tout coeur que tu y retrouveras l’esprit de ton texte !

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18 pensées sur “IMMERSION

  1. Bonjour Laurence,
    Quel beau texte qui traduit bien le processus d’écriture. Je comprends tes difficultés à l’illustrer et suis passionée par tes expérimentations photographiques et tes démarches toujours plus audacieuses. L’atmosphère de ton image colle parfaitement au texte de Joyce. J’aimerais toutefois exprimer une petite réserve au niveau de l’esthétisme. Autant j’aime les mains, l’oeil, autant il y a quelque chose qui me gêne au niveau du nez. Je trouve que la tache de lumière le déforme et le grossit d’une façon exagérée. 🙁

  2. Une belle association ; l’image semble être l’écho de la mémoire qui cherche, tri les mots, les caresse… ou est-ce l’inverse ?

  3. Etonnante superposition, c’est joli .

  4. MAGNIFIQUE !!!! J’aime vraiment beaucoup le texte associé à cette belle photo !!
    Très beaux duo !!
    Bravo les artistes !!! :love:

  5. autant pour moi….. « beau »

  6. laurence … puis je dire sans pudeur … j’ai les yeux embués !! c’est toujours très fort que de découvrir ton travail , de voir que tu as travailler pour trouver l’image qui collera le mieux à mes mots ! c’est magnifique laurence et tu sais quoi ? j’adore savoir que ce sont tes mains , tes yeux , ton visage !! c’est un honneur et je me dis que tu t’approches de cette manière encore plus de moi , j’ai une sensation extrême de symbiose … merci laurence , je ne connais pas bien la photo mais les explications que tu donnes suffisent à ma curiosité , j’adore le flou qui va si bien à ma recherche , à mes tatonnements …. MERCI !!! c’est cadeau … :love:

  7. pfff, moi je ne sais plus quoi dire… quel superlatif utiliser ? non mais sans rire… c’est un truc de fou ,j’adore le texte de ma grande soeur, et la photo est sublime, la photo ne pouvait etre mieux et comme d’hab on a du mal a croire qu’autre chose pourrait aussi bien illustrer.
    bon les filles, vraiment vous allez bien ensemble, quels talents complémentaires
    bravo

  8. j’ai même oublié de dire que j’ai vu juste en voyant la photo , un papillon sur la page , avec les doigts la mains élevée qui font les ailes … bref peut importe mais j’ai vu la légèreté qui convient si bien à cette démarche d’écrire sans prise de tête , fantastique laurence !

  9. Ben dis donc, tu t’es lâchée sur ton site! A lui tout seul, c’est devenu une oeuvre d’art… portée par des images splendides comme d’habitude!! 😀

    Amitiés

  10. Tout d’abord, à Joyce, si tu savais comme je suis contente (et soulagée !!) que tu retrouves ton texte dans l’image, et par dessus tout l’esprit que tu as voulu donner. En fait, il me semble que sur le fond, c’est normal que nous soyons sur « la même longueur d’onde » cette fois-ci, car la démarche d’écriture que tu décris dans ton texte est finalement la même que la mienne en ce qui concerne la photo : liberté de ton, tâtonnements, naïveté dans l’émotion, poésie. Toi, tu as rendez-vous avec des mots, des pages blanches, moi, avec des moments furtifs dont j’essaye de retirer la substance qui m’a interpellée. Dans tous les cas, ce sont des exercices difficiles mais ô combien passionnants !!!

    Et quel plaisir quand on découvre que l’émotion qui nous a portée se transmet à d’autres qui pourtant n’ont pas vécu ces moments ! C’est pourquoi je vous remercie tous pour vous être arrêtés un instant sur cette page et pour avoir participé et partagé votre plaisir !!!

  11. Bravo pour ce magnifique sténopé en N&B délicat comme ces mots sur une page blanche.
    Et un autoportrait en plus : enchanté !
    A bientôt.

  12. et moi je vois sur votre image Laurence, comme un oiseau avec ses ailes si légères ! vos mots le sont aussi, légers !

  13. Je suis CREVEE! Donc je demande un peu d’indulgence.
    Quand j’ai commencé à lire ce texte j’ai automatiquement ressenti ce que j’ai ressenti aujourd’hui en faisant mes photos infrarouge et en les traitant.
    On sait que « photographie » signifie « écrire avec la lumière » mais là ça m’a fait un drôle d’effet comment j’avais des choses dans la tête pas bien en forme mais bien espérée et comment elles sont quasiment apparue ensuite en post-traitement.

    Je crois que je vais me coucher. Je commence à être un peu surprise par ce que j’écris.

  14. Touché ! Encore une fois, ce duo se complète à merveille et entre le plaisir de lire et regarder, je me cultive en même temps car je découvre ce qu’est un sténopé, qui me semble, ma foi, être une surprenante technique !
    Bravo et merci ! :love:

  15. Je suis revenue pour commenter la photo et en lisant ce que tu as écrit je trouve confirmation de ce que je pensais: c’est du sténopé. Donc ma question: numérique ou argentique? Comment fais-tu? Tu ne me sembles pas avoir de problème de trou du tout!

  16. @ Joël : Très touchée de ton compliment ! Venant d’un spécialiste du sténopée, ce n’est pas rien !

    @Marie-Laure : heureuse que l’on t’ai touchée !!! Et si en plus tu te cultives, quel luxe !!! Tu vois, en photo, il y a beaucoup de « matériaux » différents avec lesquels on peu travailler. Comme d’habitude, je te fais le parallèle avec la peinture dont tu es une grande artiste : les représentations visuelles sont infinies, mais l’émotion qu’elles peuvent dégager varient également en fonction du matériaux utilisé. En peinture, vous avez l’huile, l’acrylique, le fusain, l’aquarelle, … Et en photo, c’est pareil ! Et en ce moment, je suis en train d’essayer tous ces matériaux différents ! Il me faut les apprendre, mais c’est passionnant !

    @ Gwenn : ha, je suis contente de te voir revenue reposée, car en effet, j’ai eu du mal à comprendre ton premier message … Donc, pour répondre à ta question, pour le moment, c’est du numérique. C’est bien, ça me permet de faire plein d’essais et de comprendre justement mieux ce problème de « trou », et de m’habituer aux temps de pose qui peuvent être vraiment longs. Concrètement, j’ai tout simplement enlevé l’objectif, j’ai pris le bouchon du boitier et je lui ai fait un petit trou. Ensuite, il faut y coller un autre trou que moi je fais dans du papier alu. Mais c’est là que ça devient plus compliqué car le trou doit vraiment être minuscule (à moins que tu n’aimes vraiment le gros gros flou !). Après, y plus qu’à … !!!!

  17. Joli rendu qui casse la froideur du pixel 😉

    1. Merci David et bienvenue !!!

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