Tadaaaam ! Je suis désormais l’heureuse possesseuse du moyen format Fujifilm GXF 50R ! Que de caps franchis depuis 2 ans …
Vous vous souvenez ? Après de nombreuses années de bons et loyaux services, j’avais troqué mon très très très modeste Panasonic GF1 pour ce fabuleux Leica Q. Et depuis lors, j’ai réalisé avec le plus grand bonheur 99% de mes photos avec lui. Mais avec sa focale fixe de 28mm non interchangeable, je sentais ces derniers mois que j’avais besoin de la compléter avec un autre objectif. Je me suis donc mise en quête du nouveau Graal, à savoir un appareil photo à objectifs interchangeables.
Nouvelle wishlist
- Appareil à objectifs interchangeables
- Full frame – ou plus !
- Appareil compact
- Excellente qualité des images
- Appareil qui me mette au défi (de je ne sais quoi, mais qui me stimule dans la découverte d’une nouvelle manière de photographier)
- Forte orientation reportage
- Max 5000 euros de budget

Vous imaginez bien que je me suis d’abord tournée vers les Leica ! Car je vous le dit, une fois que vous y avez gouté, c’est difficile de s’en passer ! Toutes les lignes de ma wishlist étaient cochées sauf … le prix. Là, je dépassais allègrement mon budget. Pourtant, Dieu sait si j’aimerais me frotter à la visée télémétrique ! Ceci dit, je n’ai pas dit mon dernier mot, il se pourrait que je passe un jour un accord avec Leica. Affaire à suivre, nous sommes en contact 😉
D’autres appareils se sont retrouvés en lice mais ont vite été éliminés par manque de vibration totale entre eux et moi (les Sony, Nikon et Canon mirrorless). Attention, encore une fois je ne dis pas que ces appareils ne sont pas bons. Sur le papier, ils ont toutes les qualités, et après avoir lu en long et en large tous leurs tests je n’ai strictement rien à leur reprocher ! C’est juste que je n’ai pas le feeling avec eux, quand je les ai en main je m’ennuie d’emblée. Ca ne s’explique pas …
Donc, un moyen format ?
Et bien oui, quand on a fait le tour des full frame et que ceux qui nous plaisent nous mettraient au régime patates pendant de longs mois (voire années !), on se creuse la cervelle et on se dit « et au fait, les moyens formats » ?
Car il y a 2 ans, j’avais vu ces appareils photos et je me souvenais d’eux comme des challengers du Leica Q.
Le superbe et magnifique Hasselblad mais qui coûte un bras, un rein et 2 poumons Le premier Fujifilm à prix abordable mais … tellement gros et moche
Or, voilà-t-y pas que Fujifilm a sorti en septembre dernier le successeur de son premier moyen format mirrorless : le GFX 50 R 😉
Voilà la bête :

Alors, je vous l’accorde, on ne peut pas dire que ce nouvel appareil soit non plus très beau. On dirait un peu une brique en fait 😉 Mais il a le mérite de cocher TOUTES mes cases, y compris celle de la compacticité à laquelle j’avais renoncé en lorgnant du côté des moyens formats. Alors certes, il est gros mais pas plus qu’un reflex pro, et il a un look finalement très discret (en tout cas plus qu’un reflex pro !) Et surtout, contrairement à son prédécesseur, il est orienté reportage ! Ca veut dire quoi ? Que tout simplement il est très rapide pour un moyen format.
Et côté prix, il est imbattable. Ici en Chine, je l’ai acheté pour l’équivalent de 4150 euros avec un objectif 63 mm (eq. 50 mm). Pas de régime patate pour la famille Chellali et je garde mon rein en prime !

Mais le moyen format me demanderez-vous, qu’est-ce que ça change ?
Bon, je vous le dit tout de suite, je ne suis pas une spécialiste, loin de là ! Il m’arrive de prendre des photos en moyen format, mais c’est en argentique et avec des appareils très cheap (Holga, yashica Mat) et c’est donc difficilement comparable avec les engins numériques dont on parle 😉
En fait, jusqu’à l’arrivée du Hasselblad mentionné plus haut et de ce Fujifilm, le moyen format était plutôt destiné aux photos de studio (nature morte, portraits, mode) et au paysage plutôt sur trépied. Pourquoi ? Car de ce que je sais, les moyens format demandent généralement plus de lumière (donc temps de pose plus long ou flash). Et c’est vrai que de ce que j’ai expérimenté, la règle générale en 24×36 qui dit que le temps de pose doit être au moins équivalente à la la focale ne s’applique pas. En effet, logiquement avec mon équivalent 50mm, je devrais pouvoir avoir une photo nette au 1/50ème. Or, lors de ma petite séance de prise de vue test, les photos prises en dessous du 1/60ème sont presque toutes floues. Pas beaucoup, mais un peu. C’est que justement, la grande différence avec le 24×36, c’est le niveau de détails et la qualité d’image ! La moindre erreur ne pardonne pas !
La qualité d’images, parlons-en !
Là, on entre dans une autre dimension ! Bon déjà, accrochez-vous. La dimension du fichier est de 8256 X 6192 pixels et le poids du raw … 110 MB !! – autant dire que je ne vais pas garder les « déchets » sous peine d’une multiplication anarchique des disques durs. Par contre, ces dimensions s’accompagnent de détails que je n’ai jamais vus jusque là ! La preuve en images …




Les autres différences du moyen format
Le flouuuuuuuuuuuuu de profondeur de champ 🙂 On connait tous la qualité du flou en 24 x 36. Et bien là, c’est encore mieux ! Mmmmm, j’en frémis d’avance !
Bien entendu le flou dépend aussi de l’objectif. Pour commencer, le 63 mm que j’ai pris ouvre à f/2,8. Alors forcément, avec ça, je serais gâtée !
Petit aparté … Le choix d’une focale normale pour commencer m’a paru judicieux. Fujifilm a un très bel équivalent 35 mm mais il me semblait trop proche du 28mm du Q. Une plus longue focale me paraissait au contraire trop éloignée et surtout, dans ma pratique actuelle de la photo (principalement du reportage) je n’ai que rarement – voire jamais – besoin d’une focale plus longue. Je ne dis pas que je ne lorgne pas sur un 120 mm macro (équivalent 100mm) Fuji, mais on verra ça plus tard 😉 Et qui sait, je vais peut-être pouvoir profiter du fait qu’il y a beaucoup de vieux objectifs moyen format que je peux trouver d’occasion dans d’autres marques et les adapter à mon Fuji !
Allez, revenons à notre sujet, le flou 😉
Je n’ai pas encore eu l’occasion de travailler beaucoup sur le sujet, mais j’ai pris quelques photos que je trouve assez parlantes.
Tout d’abord une photo toute simple mais qui montre, je trouve, la qualité exceptionnelle de ce flou. Regardez le flou de premier plan comme il est beau ! Et ces bulles de lumière, quelle douceur ! Par contre, on voit bien que la profondeur de champ se limite à quelques millimètres. Et je vous rappelle que ce n’est pas un objectif macro, mais un « simple » éq. 50 mm ouvert à f/2,8.

J’ai pris une autre photo dans un tout autre style. Là, mon diaphragme était fermé à f/16 et … l’immeuble juste derrière est légèrement flou ! C’est dire que si on veut une grande profondeur de champ, il ne faut pas y aller par 4 chemins et fermer, fermer, fermer !

Alors c’est sûr que, entre passer d’un grand angle où la profondeur de champ est quoi qu’il en soit plus importante qu’une focale dite normale, et passer d’un 24x 36 à un moyen format, il va falloir que je me fasse la main ! Mais c’est précisément ce que je cherchais, donc je suis comblée 😉
Je ne vais pas parler ici de l’ergonomie du boîtier, je le ferais probablement dans quelques semaines après l’avoir bien manipulé. Ce que je peux toutefois dire d’ores et déjà, c’est qu’il comporte une quantité de boutons qui me « prend la tête » ! Quand on travaille avec le Q qui va seulement à l’essentiel (quel bonheur !!!), c’est sidérant de voir toutes les fonctions que je trouve totalement inutiles. Mais bon, il parait que c’est normal, tous les boîtiers sont comme ça, sauf les Leica justement 😉 En attendant, je suis en train de les désactiver tous un par un pour n’avoir que ceux qui sont importants pour moi en dehors de l’ouverture, de la vitesse et des Iso, c’est à dire le mode de mesure de lumière et le verrouillage de l’exposition 😉
Autant je peux comprendre que pour des appareils qui sont destinés à la photo de studio il puisse être important d’avoir accès à des commandes de réglage des tons, d’ajustement de la luminosité de certaines couleurs, etc … Mais pour un appareil qui est destiné surtout au reportage, je trouve ça ridicule. Ou alors, ça veut dire qu’on passe plus de temps sur son écran qu’à regarder ce qui se passe autour de nous !
Allez, sur ce je vais continuer à aller faire des photos ! Et il faut aussi que je trouve un petit nom à ce GFX50R. Avouez que c’est franchement moins sexy que le Q de Leica. Des idées ?