Le front collé à la vitre, mon regard, d'abord attiré par le mouvement d'un oiseau envolé trop vite, s'est perdu dans le paysage : les arbres sont devenus flous, le ciel s'est fondu et la ligne d'horizon a disparu, laissant des tâches de couleurs aussi éparses que mes pensées…
Cheminant d'un point à un autre, voguant au gré du vent, le regard libère l'esprit du carré trop étroit de la fenêtre à moins que ça ne soit l'inverse… Mais, sans contrainte, sans barrière, sans frontière, l'esprit vagabonde et se nourrit au rythme de la perception.
Je passe du plan des yeux – qui découpent dans trop de lumière – à la chambre noire de mon coeur, où le monde fait écho. J'écoute ce silence, ou plus exactement la musique du silence qui fait ressortir d'une seule note l'émotion du moment : pensées inavouées et inavouables ont trouvé leur foyer.
A l'abri d'une vitre, à l'ombre d'un regard, tout est possible.
Marie-Laure Longin-Coiffet – Janvier 2011
Quel bonheur, quel plaisir Marie-Laure ! Tes mots, adossés à cette image, me vont droit au coeur ! En prenant cette photo, comme je te l'ai dit, j'ai fortement pensé à toi. Ce n'est pas le moment de dire ici pourquoi, peut-être plus tard, dans les commentaires. C'est vrai que c'est une image très (trop?) abstraite, mais tu vois, finalement, tu y as puisé tout ce que je voulais y exprimer, et qui plus est, quasi immédiatement ! C'est ce qu'on appelle la complicité, non ?
Dois-je dire ici comment j'ai pris cette image ? Je préfère laisser nos lecteurs/visionneurs s'imprégnier de notre DUO, et voir si tes mots auront permis de décoder la choooose …
Etrange image en effet qui me laisse un peu perplexe. Je vois une silhouette appuyée à une fenêtre dont la tête est à moitié cachée par un rideau qui n’en est pas un, mais qu’est-ce alors…. une sorte de vitrail???? S’agit-il de deux photos superposées? Je sèche… 🙁 Très joli texte en tous cas, félicitations Marie-Laure
je donne ma langue au chat.En haut, on dirait un tableau très dans le style de ce que peignait Danielle. Il y a une fenêtre et une personne de trois quart dos. Mais je ne comprends pas le report des ombres…ça donne un effet tout-à-fait ésotérique…
Bon, je crois qu’il faut que je vous éclaire … Mais avant toute chose, ce qui m’interpelle, c’est pourquoi, concernant une photo, on a avant tout besoin de comprendre ce qui la compose, ce qui n’est pas le cas avec une peinture par exemple, même si elle est semi-abstraite ou surréaliste. C’est comme si on acceptait que la production d’un peintre soit totalement imaginaire alors que celle d’un photographe doit être rattachée à la réalité. Je vais donc continuer à méditer …
En fait, cette photo est simplissime ! Il s’agit tout simplement de mon ombre projetée sur le mur de mon salon où il y a effectivement un tableau de ma mère. L’ombre du quadrillage est celle de la fenêtre. Côté développement, j’ai juste énormément contrasté cette photo.
Je vous met ici la photo brute de capteur : http://www.photofolle.net/wp-content/uploads/2011/01/vagabondageBrut.jpg
Mais je n’aimerais pas que le mystère de la photo prenne le pas sur notre DUO. Je continue à dire que Marie-Laure a mis en mots de manière remarquable mon intention photographique !
Merci d’avoir éclairé notre lanterne! En ce qui me concerne, c’est vrai que je ne me pose pas la question de savoir ce qu’une toile abstraite représente parce que je sais qu’elle est le fruit de l’imagination de l’auteur qui n’a pas forcément un ancrage dans la réalité. Par contre en photo, sachant que ce que j’ai sous les yeux est forcément une reproduction (plus ou moins travaillée) de la réalité, ma curiosité est piquée au vif et j’ai très envie de voir quelle est source de cette image. Et je dois dire que je suis très souvent éblouie par l’interprétation que le photographe, par son talent et son imagination, parvient à donner d' »objets » que le commun des mortels ne voit même pas au quotidien. C’est la magie de la photo!
je préfère l’approche sensible, laisser l’affectif apprécier l’image et son acolyte textuel dans le cas présent (bravo pour la prose), mais j’avoue que ce petit levé de voile sur le making-off n’est pas déplaisant. Cela dit, je crois qu’à ta place j’aurais tout de même laissé mariner mes lecteurs un peu plus longtemps (enfin quoi, tout se mérite non ? 🙂
C’est rigolo, je me retrouve dans tous les commentaires : j’ai eu la même approche que Spiruline et Philippe ; au premier abord, je voulais comprendre et puis, n’ayant pas encore de réponse à mes questions de la part de Laurence je suis allée me coucher et là, entre veille et somnolence, j’ai eu l’approche sensible de Ronan car ce texte m’est venu, mais je pense que c’est une interprétation possible parmi d’autres. Vraiment toute une histoire et je trouve cela très rigolo !!! :p
Bon week-end :love:
La morale de l’histoire ? Soyons cooools avec nos neurones !!!