Ils s’appellent Christine, Éric, Marie et Patrice, et avec eux, nous avons travaillé d’arrache pied sur leurs séries photo !

Je les appelle les vétérans car d’une part ils m’ont fait l’honneur de participer aux « Ateliers créatifs » que j’anime on line, et d’autre part ils ont continué sur la lancée, cette fois-ci pour élaborer une série ! C’est dire que maintenant on se connait bien 🙂

Comme pour Caroline Fernandez et Odette Bocher dans le précédent article, j’avais donc très envie de partager avec vous le résultat de leur travail acharné ! Car oui, réaliser une série, c’est une autre paire de manche que de prendre des photos individuellement. Il faut non seulement l’idée de départ, mais il faut aussi la mener à terme ce qui n’est jamais gagné d’avance tant les différentes étapes peuvent être fluctuantes.

Cette fois-ci, il ne s’agissait pas d’un « coaching individuel » mais d’un travail en groupe où chacun développait son propre projet. L’avantage principal de faire ce travail en groupe c’est la stimulation, le retour des autres participants, les différentes deadlines qui obligent à bosser, les discussions, … Et de mon point de vue, ça a vraiment bien fonctionné, tellement que j’ai envie de vous présenter le résultat de leur labeur !

Comme vous allez le découvrir, chacun a son style propre, son mode de récit, son espace visuel. Et c’est bien cela aussi qui fait la richesse de nos rencontres !


Christine Keller

Les chalets en sursis

Chalets en sursis

Entre une roselière unique en Suisse ou des chalets centenaires, l’Etat a tranché : ces derniers sont voués à disparaître. Mais le faut-il vraiment ?

Alors que les autorités s’acheminent vers un démantèlement des chalets des rives sud du lac de Neuchâtel, la population peine toujours à saisir les raisons pour lesquelles ces paisibles résidences lacustres enfouies dans la Grande Cariçaie depuis si longtemps doivent maintenant être démolies.

En réalisant ce travail photographique, j’ai voulu comprendre et illustrer les tenants et les aboutissants de cette affaire qui fait débat depuis 40 ans, un dossier particulièrement sensible dans la Broye, et même au-delà.

Christine Keller

Christine est une photographe installée en Suisse. https://regardevoir.net

Grande voyageuse, le style photographique de Christine est plutôt orienté vers le reportage, emprunt d’une forte esthétique.

Et on le voit bien dans cette série ! Le traitement qu’elle a donné à ses images renforcent le côté nostalgique et donnent une touche « vintage » au reportage. Pourtant, c’est un travail tout à fait d’actualité qu’elle a effectué.

Ma contribution à son projet n’a été pour ainsi dire que de l’ordre de l’editing, c’est à dire sur le choix des photos et sur la suggestion de quelques autres angles pour traiter la globalité du sujet.

Et c’est un travail très complet qu’elle a finalement réalisé ! Ici, je n’ai mis qu’un court extrait de toutes les photos qu’elle a réalisées. C’est pourquoi je vous invite vivement à aller voir la série complète et à lire le texte qui explique les tenants et les aboutissants de la « saga » des chalets. Entre justice, problématiques environnementales, mémoire du lieu, Christine nous offre un panorama complet : https://regardevoir.net/les-chalets-en-sursis/

Un grand bravo à elle parce que c’était vraiment un travail d’envergure !


Éric Tuquet

Le petit bout du monde

Le petit bout du monde

C’est un endroit à part.

Un bout du monde, juste au bord de la mer.

J’aime ces endroits déserts, mais dont la présence humaine se ressent partout. Implicitement.

Des endroits qu’on abandonne quelques mois, puis que l’on réinvestit en même temps que le soleil.

Et la vie reprend.

J’erre au milieu des chalets, puis, à la fin de la plage, je fais demi-tour.

Car au bout c’est la mer.
Le monde s’arrête, j’arrive au bout…

Éric Tuquet

Installé dans l’Aude, Éric est un photographe avec un compas dans l’oeil !

Son profil Instagram

Ce qui caractérise le plus Éric, c’est en effet la rigueur de ses cadrages et cette série en est un parfait exemple !

Au départ, Éric avait de nombreuses photos de ce lieu en noir et blanc qu’il avait prises il y a pas mal de temps. Il avait le fil rouge de son idée, le bout du monde, mais n’avait pas encore le script.

Notre travail a donc consisté à l’aider à écrire le scénario de la série et de clairement définir son intention. Pour cela, il a dû revoir le rendu de ses photos qu’il a transformées en superbes tons ocres et en reprendre de nouvelles en faisant attention à l’harmonie des lumières

Il en ressort une série très différente de ce qu’elle était au départ, mais tellement personnelle et originale !

Tous mes compliments !!!!!!!!


Marie Pascreau

Les portes du temps

Les portes du temps

Témoin du temps passé, l’album de famille reste l’objet du souvenir.

Je le ressort de temps en temps pour fouiller la mémoire en espérant à chaque fois découvrir de nouveaux éléments de « la vie d’avant », mais il demeure encore bien trop silencieux. 

Et ses photographies m’entraînent dans un imaginaire où passé et présent s’entremêlent.

Qu’importe ! De ces images subsiste encore une part d’inconnu et il me semble qu’elles méritent une seconde vie. Alors, je me laisse saisir par elles, je me surprend à imaginer, à transformer des scènes, créer des tableaux … j’ouvre mon regard. 

C’est une façon de m’ approprier ces récits absents et de les réinventer, de les décrire comme je les perçoit, comme ils m’inspirent, tels qu’ils me touchent. 

L’ image du passé existe aussi par le regard que nous portons sur elle dans le présent.

Marie Pascreau

Marie est une photographe poétesse à la sensibilité à fleur de peau.

Le compte instagram de Marie : https://www.instagram.com/marie_pascreau/

Je dois avouer que j’ai hésité à présenter le travail de Marie car celui-ci n’est pas achevé. Il ne manque pourtant pas grand chose pour que sa série prenne corps et qu’elle y introduise un vrai récit familial et pas « seulement » des tableaux comme elle le dit dans son texte.

Mais Marie n’est pas encore prête et il faut savoir respecter le temps de maturation. Et si j’ai souhaité vous montrer son travail, c’est aussi pour lui faire comprendre qu’il y a une vraie promesse de superbe série.

Elle m’a dit qu’elle irait jusqu’au bout et … je ne la lâcherai pas ! Vas-y Marie, courage !!!

Il est intéressant de noter que le thème du travail de Marie est assez proche de celui de Caroline Fernandez que je vous ai présenté dans l’article précédent. Mais attention, il ne faut pas s’y tromper ! La série de Marie cherche à mêler les images du passé et du présent pour leur donner une continuité, une homogénéité pour l’histoire familiale. Celles de Caroline sont pure fiction et visent à construire et surtout reconstruire le passé avec des images contemporaines. Ce qui lie ces 2 séries est la réflexion sur le passé et sur la place qu’il occupe sur le présent.


Patrice Gautier

TOIT, TOI MON TOIT…

Toit, toi mon toit …

Lors de mes déambulations à sainte Marie de Ré, j’aime à lever les yeux pour y contempler un monde parallèle tout près de nous; celui des toits avec ses couleurs, ses formes, ses volumes et ses habitants.

C’est en voyant la manière dont les couleurs et les formes se conjuguent que j’ai eu envie d’en révéler les facettes et rendre honneur aux différents styles architecturaux ainsi qu’aux ambiances et aux lumières si particulières de cette région de France.

Incognito, une vie …

Sainte Marie de Ré, 2020

Patrice Gautier

Patrice est un photographe passionné qui vit à Tours.

La réalisation de cette série a été un vrai défi ! En effet, comment trouver le bon angle lorsque l’on veut photographier des toits sans avoir les problèmes de déformation de perspective, être à l’affut de la vie qui s’y passe, et, comble de la difficulté, avoir une cohérence de couleur du ciel alors que cette région est connue pour ses fluctuations constantes !

Patrice a dû s’y prendre à plusieurs reprises pour avoir un nombre suffisant de photos, c’est à dire beaucoup de candidates mais peu de retenues 😉 Il faut dire qu’il souhaitait faire une présentation en quinconce (une photo verticale, la suivante horizontale, …) de manière à représenter aussi visuellement le « rythme » des toits, ce qui complique singulièrement la tâche !

Sincèrement, bravo Patrice, ce n’était pas gagné d’avance compte-tenu de la difficulté mais tu t’es accroché et tu n’es pas tombé … du toit 😉

La série complète de Patrice comporte 25 images mais je ne les ai pas toutes mises car j’avais peur du poids global de la page qui comporte déjà beaucoup de photos ! Pour finir, j’aimerais juste ajouter que Patrice a pour projet de réaliser un livre accordéon avec cette série, ce qui est une brillante idée !!!


Alors comme à chaque fois que je rédige un article « spécial invités » j’aime leur donner parole sur ce qu’ils ont pensé de notre travail. Voici ce qu’ils en ont à dire …

J’ai suivi avec beaucoup de plaisir et d’intérêt les ateliers créatifs ainsi que la série photo. Laurence sait parfaitement structurer son propos qu’elle illustre de nombreux exemples.

Elle soutien et anime le groupe d’une manière très pro et toujours dans la bonne humeur. J’ai beaucoup apprécié la richesse et la qualité des échanges qui en ont résulté avec tous les participants.

La création d’une série n’est pas une démarche facile. L’oeil pertinent et sans concession de Laurence nous pousse à nous dépasser afin d’aboutir au meilleur résultat. J’ai beaucoup appris avec elle, elle a su avec tact me recadrer lorsque c’était nécessaire et me motiver à aller au bout de ce que je voulais faire.

Je ne peux que recommander sans réserve à tout photographe qui souhaiterait se lancer dans une telle aventure à solliciter le soutien de Laurence.

Christine Keller

Dans la continuité du travail réalisé lors des « ateliers créatifs », le workshop sur la série photo s’est imposé naturellement comme une étape supplémentaire à la progression de la pratique.

Il s’agissait pour moi de cibler un peu mieux cette pratique photographique par la réalisation d’un projet vraiment personnel et si possible créatif.La tâche n’est pas facile et demande beaucoup d’exigence : on ne parle plus d’une image mais d’un ensemble d’images qui doivent constituer un mélange homogène et cohérent dans l’intention. Mais Laurence nous guide, pas à pas, et nous apporte les clés pour rendre ce travail le mieux construit possible.

C’est une expérience qui demande à mieux définir le sens de son travail photographique et c’est en cela vraiment très intéressant. 

Marie Pascreau

Les photofolies de Laurence

J’ai eu la chance de participer aux 2 propositions de Laurence.

C’est une façon d’avancer tout en réflexion en laissant la technique de côté.

Au sortir de ces matinées, les photos futures ou réalisées sont muries, et objectivées :

Pourquoi cette photo ? Quel est le message ? Pour qui… Tout est questionnement et du sens est donné à notre pratique. Toujours avec bienveillance.

Une belle parenthèse dans notre actualité morose.

Éric Tuquet

Si vous êtes curieux des workshop que je propose je vous invite à visiter cette page :

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2 pensées sur “Les vétérans de la série photo

  1. Votre blog est un enseignement de qualité et je vous en remercie. J’aime beaucoup cette unité ocre chez Eric Tuquet et cette irréalité qui nous égare si souvent dans la vie chez Marie Pascreau.

  2. Quel plaisir de découvrir ces séries…
    Merci à Laurence pour ce partage et bien sûr aux photographes qui ont réalisé ces séries ! c’est très stimulant.
    A la fois très différentes mais elles ont, de mon point de vue, une certaine poésie commune. Bravo !

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