Comme je lai déjà dit à de nombreuses reprises, la musique est pour moi une source d’inspiration très forte. Je ne pense pas avoir de préférence pour un style particulier, et je l’écoute tous azimuts. Lorsque je tombe sur un morceau qui résonne particulièrement en moi, il m’arrive de l’écouter en boucle pendant des heures, soit directement sur ma chaîne, soit … dans ma tête (je ne me risque plus à chanter, j’ai été trop souvent accrochée à un arbre tel le barde Assurancetourix !). C’est ainsi que souvent, lorsque je photographie j’ai un morceau qui traîne dans ma tête et les photos que je prends sont influencées par la mélodie. À l’inverse, je ne développe quasiment jamais mes photos sans choisir d’écouter une musique qui colle particulièrement bien à mon état d’esprit du moment. C’est pour cela d’ailleurs que je vous propose régulièrement de visualiser mon travail photographique accompagné du morceau qui m’a inspirée pour lui. Je dirais que c’est comme citer la référence d’un auteur qui m’aurait aidé à réaliser mon travail.
Ainsi, il y a quelques mois, mon cher et tendre inventeur me faisait découvrir un trio de jazz dont je suis restée absolument sous le charme : Możdżer Danielsson Fresco (je ne pense pas qu’ils aient un nom de groupe). L’émotion musicale est réelle lorsque je les écoute et je peux dire qu’ils m’ont directement inspiré la série que je vous propose aujourd’hui. Je n’ai donc pas pu résister à l’envie de la partager avec vous !
Une fois n’est pas coutume, je vous propose aujourd’hui une vraie vidéo (jusque là, je ne mettait que la musique). Mais quand vous verrez ces musiciens à l’oeuvre, c’est un vrai spectacle et je suis sûre que vous ne manquerez pas d’admirer leur virtuosité. La vidéo est assez longue, 17 minutes ! Je sais, ça ne se fait pas dans le monde du « blogging » où il faut que tout aille vite et soit lu rapidement, mais il y a deux morceaux à l’intérieur ! Allez, une fois n’est pas coutume, prenez votre temps, installez-vous tranquillement, écoutez, regardez !
La série que je vous propose a été inspirée par le premier morceau. Cette mélodie m’a évoqué de la nostalgie certes, mais aussi beaucoup de fraîcheur, de douceur, de fluidité. Ainsi, cet été lorsque j’ai été devant une piscine un soir avec des enfants-presque-ados, je l’ai tout de suite « fredonnée » dans ma tête. Dans la joie de ces enfants, dans leurs mouvements, leurs attitudes on sentait bien qu’il se passait quelque chose, qu’une part de leur innocence puérile partait pour les laisser grandir : leurs gestes étaient plus assurés, plus harmonieux, plus posés. Leurs galipettes devenaient élégantes, elles n’avaient presque plus rien de la maladresse enfantine. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre …
J’ai donc eu l’idée de faire des images très étranges où mon objectif était de superposer 2 photos pour montrer la transformation de ces jeunes êtres, un peu à la manière des chrysalides. Je dois avouer que j’ai pas mal tâtonné au développement pour trouver cette manière d’exprimer mon intention, mais j’espère qu’au final j’y suis arrivée. Ce n’est pas dit …
Le clic sur la vidéo est recommandé maintenant …
J’ai intitulé cette série « Automne de l’enfance » mais je ne souhaite pas qu’on y voie de la tristesse. L’automne est une magnifique saison et surtout, elle est inscrite dans les cycles de la nature, dans le temps qui passe, dans ce qui est et doit être. Il y a besoin de cette saison pour que la vie puisse continuer, elle n’est pas l’annonce de la fin, mais celle d’une pause pour qu’un printemps puisse renaître.
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J’espère que vous avez regardé la vidéo jusqu’au bout car le second morceau est tout simplement … extraordinaire ! Vous avez vu comment ces musicien, sur ce rythme endiablé qui n’a rien à voir avec le premier morceau vont au bout des possibilités de leurs instruments ? Comment ils en tirent les potentialités ? Pour ma part, je suis admirative !
Oui, ces musiciens sont fantastiques (je les ai découverts grâce à mon cher et tendre aussi)et, moi aussi, leurs musiques me transportent… mais pas dans cette série de photos auxquelles je n’arrive pas à adhérer. Et, après moult réflexions, je crois savoir pourquoi : l’eau et le flou dans l’eau me dérangent. Tu ne seras certainement pas surprise, mais je ne vois que des noyades et non l’automne de l’enfance pour laquelle j’ai certainement d’autres images en tête 😉 Pourtant, je pressens tes intentions… sans en ressentir les effets positifs : une fois n’est pas coutume 😉
Aaah Laurence, merci pour ce beau et doux voyage « tri-émotionnel »! (les yeux, les oreilles et le coeur)
J’aime ta façon particulière de nous transporter dans ton univers photographique en associant une musique à celui-ci! (je l’avais déjà mentionné dans d’autres billets)…
J’y suis d’autant plus sensible que mon rapport à la musique est important dans mon métier. Celle-ci est souvent (pour ne pas dire quasiment toujours) une des sources principales de mes inspirations chorégraphiques.
Et j’aime aussi le fait que les arts se rencontrent et s’entremêlent!
Cette série est très belle, poétique… ce sont comme des tableaux-miroirs où le dedans joue avec le dehors (au sens propre comme au sens figuré).
Merci pour le partage et la découverte de ces musiciens virtuoses et cette série photographique envoutante, comme peut l’être l’automne! 🙂
Bonsoir Laurence,
Oui, elle mérite d’être regardée jusqu’au bout, c’est tellement bien filmé 🙂
.. et quelle expressivité, quelle osmose chez les musiciens ! .. osmose également entre tes images et le morceau choisi, ça colle parfaitement !!
J’aime beaucoup le second, plus percutant.
Quant à ta série, elle m’émeut vraiment (question de sensibilité ..), tes images racontent, expriment, et en plus, elles sont belles 😉
Bonsoir Laurence,
Que c’est beau!!! Moi qui aime le flou, et les reflets: évidemment j’ai adoré. J’ai été très touchée par ces silhouettes qui se mêlent, se séparent, se trouvent ou s’ignorent. (J’aime particulièrement la 2 et l’avant dernière). J’y vois l’esprit et le corps qui se parlent et se cherchent. Leur part d’adulte qui va vers eux, s’ouvre à eux, qui leur échappe et les rejoins aussi pourtant. C’est délicat et fort à la fois: une poétique qui me plait énormément.
Je trouve qu’on retrouve très bien la musique qui t’a inspirée cela. Je ne connaissais pas ce trio, merci, cela m’a beaucoup plu.
Merci, merci Laurence pour cette découverte musicale!!!
Et tes images, alors…
Les photos sont vraiment belles. Mais avec la musique, elles prennent une autre dimension. Elles s’animent. En tout cas c’est la sensation qu’on a. Les enfants se mettent à nager, à danser, à grandir. J’avais bien besoin de ce moment de douceur et de calme ce matin. Merci mille fois.
j’aime beaucoup cette série sur l’evanescence de l’enfance. Je la trouve plus onirique que sombre, j’aime bien le bouillonnement coloré qui en résulte.
Tu dis que tu as photographié avec l’idée de superposer des images : une superposition au déclenchement ou a posteriori ?
l’automne est ainsi formidablement bien représenté; automne de l’enfance qui se superpose au printemps de l’adolescence, j’aime ce fondu enchainé. La technique m’échappe mais l’émotion suffit là, d’autant que la musique suit le même mouvement.
Merci de ce bon moment Laurence.
Bonjour à vous !
@ Marie-Laure : je te le dis tout de suite, j’ai beaucoup ri en lisant ton commentaire : tu te noierais dans un verre d’eau, alors c’est sûr, des images avec des personnages plongés sous l’eau tu ne peux que suffoquer. Et je peux t’assurer que je ne t’en veux pas, au contraire, je compatis 😉
@ Céline : serais-tu danseuse alors ? Quel beau métier ! Tiens, c’est aussi une des activités que j’aurais aimé faire si j’avais une autre vie (en fait, il faudrait que je sois un super-chat avec plein de vies en rab … 🙂
@ Marie : je suis contente que ces images te plaisent. Comme je le dis dans le texte, j’ai beaucoup tâtonné pour leur donner ce rendu. Mais je ne suis que moyennement satisfaite pour être honnête. Je crois que j’aurais eu besoin d’une autre séance de prise de vue pour affiner ce travail qui pour le moment reste, à mes yeux, une esquisse.
@ Cécile : je suis contente que tu sois sensible à cet entremêlement de « corps et âmes » car c’est exactement ce que je voulais exprimer !
@ Chri : mais de rien, mais de rien 😉
@ Ptiloulou : alors si je t’ai permis de démarrer une journée en douceur, c’est du tout bon !!
@ Ronan : Effectivement, je ne voulais pas d’images qui soient tristes, surtout. Comme je le dis à la fin de l’article, je ne veux pas exprimer de regrets ou de tristesse. C’est ainsi que va la vie 🙂 techniquement, j’ai essayé des superpositions à la prise de vue mais je me suis vite rendue compte que la qualité était plus que médiocre et quasiment inexploitable (tu imagines, des photos de nuit et en plus avec mon filtre magique – tu sais, le bout de plastique). Du coup, les images que je vous présente ici sont des superpositions post-production. J’ai fait un truc d’ailleurs assez bizarre : j’ai travaillé chaque image avec des rendus très différents et je me suis servie d’un filtre que je n’utilise strictement jamais et qui est une sorte de solarisation. Ensuite, j’ai assemblé le tout avec encore des corrections de niveaux et de teinte. C’est peut-être pour cela d’ailleurs que je suis encore un peu dubitative et pas vraiment sûre de moi sur cette série : c’est peut-être un peu trop « magouilles ». Bref, l’esprit et l’intention sont là, mais je pense qu’on peut mieux faire 🙂
@ Nathanaël : merci à toi Natanaël de t’être arrêté ici. Tu sais, peu importe la technique – elle n’intéresse que les photographes. Ce qui compte, c’est que tu aies bien compris que l’automne annonce de toutes les façons un printemps !
@ tous, je suis vraiment heureuse de vous avoir fait partager mon émotion musicale et je suis ravie de constater qu’elle a fait mouche ! Ce trio est assez incroyable et je vous l’avoue, cela faisait longtemps que je n’avais pas éprouvé autant de plaisir à écouter du jazz contemporain.
Merci encore de vos contributions !!!
Oui Laurence, tu as bien deviné! Je suis davantage « professeur de danse et conseillère artistique qu’artiste de scène mais tout se rejoint! Et moi aussi j’aimerais avoir 9 vies comme les chats pour pratiquer d’autres arts un peu plus profondément… 😉
Superbe série Laurence, je melaisse porter par la série et en même temps, je me demande comment en es-tu arrivée à ce résultat étonnant, presque fantomatique….. J’adore ! 🙂
Une très belle idée ces superpositions. Nos vies ne sont-elle pas qu’automnes empilés ? L’illustration sonore est plus qu’adaptée, elle paraît ici essentielle. Je ne peux m’empêcher de penser au talentueux Keith Jarrett. La poésie me semble néanmoins plus prononcée chez ce pianiste que tu me fais découvrir. Merci pour ces moments, Laurence et, au terme de la partition, j’applaudis à mon tour, pour l’ensemble de cet article.
Jonas
Un bel « travestissement » onirique de la réalité.Je trouve cette série insolite et paradoxalement familière…Bravo…
Bonjour Plume et zoom, Jonas et Muriel !
Plume et zoom, j’ai répondu dans un commentaire plus haut sur les aspects techniques 🙂
Jonas : Automnes empilés. Toujours le bon mot, la bonne expression Jonas ! Et je suis d’accord sur la poésie de ce pianiste au nom imprononçable !
Muriel : Pourquoi cette série te serait « paradoxalement » familière ? parce qu’elle est insolite ? Au fond, pas tant que cela 😉
Merci de tout coeur à vous pour votre passage et les traces que vous y avez laissées 🙂
Compliment, c est un regale de vous suivre