La peur, La peur cette petite mort, Qui détruit tous les trésors, Nous éloigne du dehors, Nous aliène bras et corps. Je traverserai ma peur, Je transcenderai son leurre, Et j’y mettrai tout mon cœur Quitte à me sentir en sueur. Je guetterai tous les instants De paix et d’encouragements. Je goutterai tous ces présents Sur ma route qui s’étend. Prudence en émotion, Ecoutant les sensations Evitant trop de passion Aveuglante déraison. Et je protègerai mon âme Des grandes symphonies en pannes, Trop précieuse pour qu’elle se fane Sur un air de mauvaise gamme. J’en ferai donc mon alliée, Prévenante de mes souhaits, Quand j’irai la partager, Dans un port : la nommer. Ce port est doux et lucide Il connaît la peur qui vide Mais aussi celle qui nous guide, Déploie la vie en cascade Un partage sans attache, Un échange plein de panache, Une main qui se rapproche, Tous ces autres qui nous raccrochent A la Vie, Son fruit, son bruit, sa tristesse, son ennui, son envie, son allégresse, son pari, sa magie…
Marie-Anne Ambry-Zerrouk, juin 2009 ————
Merci Marie-Anne pour cette bien belle contribution ! Décidément, dans tes textes, tu pars toujours d’un point de vue assez sombre et angoissant pour finir sur une note pleine de vie et d’espoir ! J’aime particulièrement le mot final « pari ». Effectivement, pour moi, la vie est un pari, non pas au sens du jeu, car ce n’est pas un jeu (pour qui le serait-elle ?), mais au sens du risque et de la peur qu’il procure mais aussi de l’adrénaline, de la curiosité, de l’engagement. Cependant, la question reste de savoir quels sont nos moyens pour gagner ce pari. Nous ne sommes certainement pas tous égaux, mais nous avons chacun nos propres outils. Comment les utilisons-nous, comment en créons-nous de nouveau ou en perdons-nous ? Pour la plupart, c’est la religion qui apporte la réponse. Pour ma part, c’est la philosophie qui me permet de donner du sens aux choses… Concernant les illustrations, j’ai voulu aller un peu à contre-pied de l’idée plus ou moins répandue que c’est le noir qui fait peur. Je trouve que le blanc et l’éblouissement qui l’accompagne peut aussi être source d’angoisse et de stress. Dans les 2 cas de figure, on ne voit pas. J’ai donc demandé à Marie (merci ma chérie …) de se poster devant la porte et de jouer avec le soleil afin d’avoir un très fort contre-jour. J’ai ensuite accentué les images très fortement afin de n’obtenir que du noir et du blanc. Je ne voulais pas de gris. Ici, c’est donc finalement le noir qui donne forme et sens aux choses, tandis que c’est la lumière extrême qui les efface …
Est-il bien utile que je te dise que ce contraste très fort en noir et blanc me plait au plus haut point ?! 😉
J’aime le graphisme que cela crée, la force de la lumière, la ligne des silhouettes…
Vraiment un grand bravo !!
Ces images me font penser à mes propres zombies !… sans doute la porte et l’éblouissement…
Une très bonne semaine à toi Laurence !
Un grand merci Anne-Laure pour ces compliments !!!
Il est vrai que c’est en voyant une de tes séries que j’ai effectivement pensé à cette lumière si forte qu’elle pouvait être effrayante !
Pour ceux qui ne connaissent pas Anne-Laure, c’est avec elle que je vais passer quelques heures pour des cours de photo, en juillet. J’attends cette date avec une vive impatience !!!!
Je vous invite vivement à aller voir son site-blog où il y a vraiment des « perles photographiques « . L’unique chose que je regrette, est que nous avons exactement la même structure (on a pris le même modèle) et ça, c’est super énervant !!! Mais que voulez-vous … Quand on a la flemme comme moi, de se faire son propre site, il faut bien en payer les conséquences !!!
waie!! l’artiste, mes encouragements sincères pour tes coups de Maitre(sse), espère un jour par hasard,trouver sur un « étal »ou dans une boutique quelquepart dans le monde une oeuvre devant laquelle je pouvais m’exclamer: TIENS,JE LA CONNAIS CELLE-LA! MME CHELLALI Laurence.
Bravo et bonne continuation.
bravo leZartistes !!!
photographe ? quelle belle idée cette étude du blanc et noir , un peu le pot de terre contre le pot de verre … qui gagne? oui le noir , gagne , c’est un bien grand mot mais comme tu dis c lui qui dessine , le blanc efface … les deux font la vie !
quant au texte , je suis dedans a fond , en ce moment bien précis , depuis quelques mois avec un de mes enfants , j’ai connu si bien ces instants dans ma jeunesse aussi que tout est troublant …dormir , cette « petite mort » comme je le dis si souvent, quand dormir est pour les autres une source de bien etre et pour soi meme un véritable cauchemard avant meme les yeux fermer !!!
fini les démons pour moi , juste passé le relai , incroyablement , inexplicablement à un de mes enfants , quelle insolence cette peur , quelle opportuniste de revenir comme ça , dans un autre corps , dans une autre tete , de la meme manière , avec la meme souffrance !!
mais comme tu le dis si bien laurence et comme le dit si bien anne laure le blanc efface et donc donne cette lumière , oui j’y crois , on va y arriver , y’a pas le choix
biz
enfin pour dire tout ça , j’avais écrit ce texte en janvier 2008
« sous l’encre de ma plume
glisse la peur de mes soirs d’enfant
au doux clair de la lune
je me dépêche , je n’ai pas le temps
…
sous l’aile de son amour
je cherche encore une issue
demain c’est sûr, il fera jour
Je ne vais pas dormir, pas pris… pas vu
…
sous la brume matinale
mon sommeil est suspendu au soleil
je rends précieuses ces minutes vitales
je hais violemment ces secondes de réveils
…
sous le joug de mes angoisse
je lutte tel un petit soldat
quand vais je regarder en face
les fantômes qui habitent mon combat?
…
sous le ridicule de mes rituels
je sais la déraison qui m’habite
cette petite folie n’est pas éternelle
petit à petit cette envelloppe me quitte
…
sous la voile de mes amours
je renais , délivrée de mes carcans
mes plus beaux rêves voient le jour
j’ai soufflé sur mes cauchemards d’antan »
Je reste sans voix devant ce thème parfaitement illustré et les commentaires qui affluent, notamment celui de Joyce… drôle d’écho à des souvenirs enfouis ! La peur est nécessaire et vitale, dans une certaine mesure, mais notre esprit et notre environnement la font parfois grandir trop et c’est là où elle perd tout ses bienfaits : au lieu de nous sauver, elle nous perd ! Il faut juste (!) arriver à trouver l’équilibre : c’est un jeu de funambule.
Merci à vous tous pour ces moments de partages.
face à la peur la philosophie ou la religion c’est la même chose pour moi puisque c’est le sens de la vie qui est en jeu.
Par ailleurs la peur est ce qui protège souvent de la mort. C’est donc un bienfait.
Les photos sont très réussies. Mais évoquent-elles la peur ou la réalité?