Comme je vous l’ai annoncé il y a quelques mois, j’ai intégré l’agence de photographes Dalam Images. C’est donc armée de ma casquette « Photographe Reporter » que je me suis rendue cet été dans le Gansu, au nord de la Chine, dans un petit village appelé Yongtaï et que j’ai déjà évoqué dans ces pages (ici).

Lorsque j’y suis passée l’hiver dernier, j’avais été interpellée non seulement par ses murailles en forme de tortue, mais aussi par le fait que ce village paraissait en voie d’être abandonné malgré la subsistance de quelques « fake » monuments, dont une église ! J’avais donc très envie d’y retourner pour en savoir plus !

Après moult péripéties pour trouver un contact qui aurait un contact, lequel aurait un contact suivi d’un autre contact et d’encore un autre contact, ………. j’ai finalement réussi à trouver une famille qui a accepté de m’héberger pendant une dizaine de jours. Après 28 heures de train, une nuit d’hôtel et 2 heures de voiture (je passe la visite impromptue d’une mine d’extraction de minerai à ciel ouvert) , nous sommes donc enfin arrivées, ma traductrice et moi, dans ce village de 400 âmes. Là, j’ai découvert une toute autre Chine que celle que je connais dans l’est ! Extrêmement pauvre, rude, mais avec des gens qui, contre toute attente, se sont livrés à moi de manière très libre et qui m’ont fait comprendre la difficulté de se faire entendre dans le système de la politique chinoise.

Voici, en très très bref résumé, ce que j’y ai découvert ! 

 

LA TORTUE, LE DRAGON JAUNE ET LES MOUCHES 

C’EST L’HISTOIRE DE YONGTAÏ, UNE CITÉ TORTUE NÉE IL Y A 400 ANS EN CHINE, DANS LE GANSU.

 

Jusque dans les années 70, la cité était prospère. Éleveurs et agriculteurs trouvaient les ressources nécessaires en eau et en pâturages. Mais la révolution culturelle est passée par là entraînant la pauvreté. Dans cette région aux hivers rigoureux, les habitants n’ont eu d’autre choix que d’abattre les arbres des forêts qui descendaient des monts Qilian. C’est alors, sans le savoir, qu’ils ont ouvert la porte à un ennemi redoutable, le Dragon Jaune. Ce vent, venu directement du désert du Tenggeli à une centaine de kilomètres plus au nord, apporte avec lui la sécheresse, le sable et la poussière. À cause du Dragon Jaune et de son partenaire de taille, le changement climatique, la région de Yongtaï n’est plus aujourd’hui que terre et pierres. La cité se meurt, les bergers ne trouvent plus à nourrir leurs troupeaux et les paysans arrivent à peine à l’auto-suffisance.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais comme si un ennemi ne suffisait pas, La cité Tortue est aussi la cible de l’industrie du tourisme, du cinéma et surtout des politiques locaux qui entendent bien profiter personnellement de ses dernières ressources. Ici, on les appelle les Mouches. Et cela fait bien des dégâts sur ce patrimoine pourtant protégé par les monuments nationaux : autorisations de construire des décors et aménagements pour une future aire touristique sans respect pour le lieu. Et surtout, des encouragements fermes de la part des autorités pour que les villageois quittent la cité. Si les politiques voient un avenir florissant pour Yongtaï, les habitants eux en seront réduits à être manoeuvres sur les chantiers. Bref, ils ne sont pas invités à la fête.

 

 

 

 

 

 

 

L’intégralité du reportage est visible chez Dalam à cette adresse : http://www.dalamimages.com/portfolio-item/la-tortue-le-dragon-jaune-et-les-mouches/

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2 pensées sur “La Tortue, le Dragon Jaune et les Mouches

  1. Bonjour Laurence, très beau reportage avec des points de vues qui ont de la hauteur! Bravo.

    1. @pascal-bodin
      Bonjour Pascal ! merci beaucoup et je suis heureuse que tu l’aies apprécié ! Tu as pu te procurer la revue ?

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