Bon, mon histoire de teasing n’aura pas duré si longtemps que ça 🙂 et je peux maintenant baisser le voile sur cette fameuse soirée !

Alors laissez-moi tout d’abord vous parler de la soirée en général avant de passer à ma présentation. Je dois avouer que je ne connaissais pas ce concept et que j’ai été vraiment séduite. Pour ceux qui n’ont pas suivi l’article précédent, je vous rappelle le principe.

Il s’agit de soirées au cours desquelles des créatifs de tous horizons viennent présenter un projet ou un travail qu’ils ont accompli. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que ce n’est pas seulement cantonné au domaine artistique, mais que toute personne qui a une idée peut y participer. Il faut donc comprendre le mot créatif au sens très large du terme.

C’est particulièrement intéressant car si je reprends l’exemple de ce que j’ai vécu à Genova dimanche dernier, c’est assez fascinant de découvrir concrètement au sein de sa communauté géographique toutes ces idées qui fourmillent et ces gens qui s’impliquent pour les faire aboutir. Ainsi, j’étais par exemple la seule photographe, et j’ai pu côtoyer des designers, des architectes, des peintres, des créateurs de jeux vidéo, des « antimondialistes » qui proposaient une autre forme de consommation basée sur l’échange, …

L’autre originalité repose sur le format très rigoureux des présentations et qu’ils appellent le 20×20 : vingt images et chacune 20 secondes, soit 6,40 minutes au total. De plus, chaque créatif doit intervenir et parler en direct en même temps que défilent les images

Alors passons maintenant à ma présentation intitulée « ENTRE CIEL ET TERRE ».

Comme je le disais dans l’article précédent, ce format 20×20 m’a obligée à penser la série que je voulais présenter tout à fait autrement que l’habituelle « expo ». En effet, la série initiale (qui n’est pas finie d’ailleurs, mais le sera-t-elle un jour ?) comporte bien plus que 20 images. Première étape, il a donc fallu que je sélectionne des images. Ensuite, il a fallut que je les organise de manière à ce qu’elles aient une cohérence visuelle. Bon, à la limite, tout ça c’est ce qu’on fait de manière classique avant toute expo. Mais là où les choses sont tout à fait différentes, c’est qu’il fallait que je dise quelque chose en direct sur chaque image et que j’avais 20 secondes à chaque fois !

Comment faire pour défier mon incapacité totale à parler devant un public de personnes que je ne connais pas (on dit que c’est une question d’habitude, mais moi, depuis toutes ces années, je ne m’habitue pas et je perds tous mes moyens à chaque fois, je bafouille, je perds mes mots, je tremble, j’oublie ce que je voulais dire …). Et tout ça en plus en italien, c’est sûr, je courrais au bide total.

Je me suis donc dit que j’allais limiter mon intervention au strict minimum et je me suis contentée de donner pour chaque image 3 mots-clés : 2 noms et un verbe.

Les 2 noms correspondent soit à une description concrète de ce qui se voit dans l’image, soit à une notion plus  abstraite de ce qu’elle m’évoque. Le verbe correspond à une idée d’action et nous ancre dans la réalité. Une façon pour moi de dire que nous sommes les acteurs de nos vies, de nos décisions, de nos émotions. Les images de paysage nous renvoient plus généralement à la notion de contemplation et l’idée de me servir de telles images pour nous renvoyer dans la réalité et le concret m’a intéressée. Ainsi, ces mots-clés correspondent à  trois niveaux : le concept (ciel), l’action (terre) et le lien (entre). En résumé, cette série présentée ainsi nous renvoie en quelque sorte à un parcours de vie semé de désirs, d’ambitions, de rêves et de ce que nous en faisons concrètement.

Bon, je crois qu’au point où nous en sommes, il est largement temps de vous montrer cette fameuse présentation ! La vraie, celle en direct, n’est pas encore en ligne et en plus elle est en italien ! J’ai donc trouvé le moyen de reprendre le même slideshow et d’y enregistrer par dessus mes mots-clés en français. Comme je ne suis pas sûre du tout de la qualité sonore (c’est fait avec les moyens du bord !) et que c’est quand même important que vous compreniez ce que je dis, je vous ai mis la liste de ces fameux mots-clés sous la vidéo.

 

 

Olala, je ne sais pas comment faire tenir cette vidéo dans le cadre ! En plus, les images sont de mauvaise qualité … Si vous souhaitez les voir en meilleure qualité, vous pouvez aller ici  ma partie « website » 🙂

Liste des mots-clés :

  • ciel – terre – rencontrer
  • matin – musique – regarder
  • lumière – liberté – espérer
  • ombre – tristesse – perdre
  • nuage – secret – trahir
  • derrière – élan – partir
  • équilibre – destination – promettre
  • silence – chuuut – écouter
  • couleur – espoir – respirer
  • refuge – obscurité – rester
  • brume – mystère – découvrir
  • nostalgie – intime – pleurer
  • arbre – poésie – aimer
  • soleil – froid – résister
  • lignes – pente – gravir
  • citadelle – lâcheté – atteindre
  • crépuscule – prison – délier
  • solitude – unique – oser
  • rayon de lumière – vivre
  • ciel – terre – atteindre

 

 

 

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7 pensées sur “THE TRUE PECHA KUCHA

  1. et bien Laurence … comment vous dire ! le choix des photos, de votre thème, la musique, les trois mots ! je crois que vous avez été une fois encore bien inspirée, parce que c’est vraiment superbe, et vraiment agréable à regarder !
    en voyant défiler les images j’ai essayé moi aussi de trouver les mots … un exercice pas facile !
    et puis on découvre votre voix aussi, douce et qui reflète sans doute votre personnalité !
    bref, un grand grand bravo…
    sera t il possible de voir les autres présentations, même si ce ne sont pas des photographies ?

  2. Ah enfin. On a failli attendre..
    J’exagère, mais oui, j’étais curieux de savoir comment cela s’était passé.
    Je trouve cette expérience fascinante pour trois raisons principales.
    – ta personnalité, la qualité de tes images rend l’exercice intéressant.
    – la contrainte du commentaire, je voulais savoir comment tu avais réagi à cette contrainte.
    – le fait que pratiquement toutes tes photos sont en format portrait et que le cadre fixé par l’exercice est en paysage.

    Je dois dire que c’est réussi, même si, à priori, je crois qu’une expo se prête plus à ton talent.
    Une photo ne supporte pas (c’est mon point de vue) un temps de vision fixe. Ça doit être laissé à l’envie du spectateur. J’ai tendance à croire que si tu devais faire un diaporama de ces mêmes images, tu ne leur donnerais pas le même espace de temps.

    Pour le format, bizarrement, la verticalité de tes images est valorisée par ces deux bandes noires..

    Le choix que tu as fait de simplifier au niveau des mots, c’est un bon choix. Mais là encore, comme le dit véronique, les mots du spectateur sont peut-être différents des tiens.

    Ce que je suis bien curieux de savoir, c’est comment t prestation a été perçue par ceux qui l’ont vécue.

    En tout cas, Bravo.

  3. Alors ça, c’est très très malin le coup des 3 mots … Je me reconnais tout à fait dans ce que tu décris concernant la prise de parole en public. Le nombre de choses que je n’ai pas faites à cause de ce handicap …
    Mais tu as osé t’inscrire, et tu as trouvé la parade, bravo à toi :cheerful:
    J’aime beaucoup ta présentation, le fondu des images, les images (j’en connaissais pas mal mais j’ai découvert quelques perles : la citadelle, waowwwww).
    Juste un truc, celle avec le ballon (que j’adore également) ne m’évoque pas du tout les même mots, c’est marrant …

  4. C’est très gentil à toi de nous faire partager à la fois le décor, et l’envers du décor, ta présentation et tout ce mélange d’excitation de questionnement d’angoisse qui ont précédés les 6’40 fatidiques.
    Je te tire mon chapeau, d’abord pour avoir accepté de relever le défi, et puis ensuite pour la série que tu as proposée (les images, les mots, l’ambiance sonore).

    ——————
    (pour la vidéo tu dois pouvoir mettre ‘100%’ dans la balise width, ce qui devrait faire rentrer ta vidéo dans le cadre)

  5. Bonjour à vous et merci de m’avoir laissé une trace de vos impressions !

    C’est vrai que je ne vous ai pas dit comment les gens ont perçu cette présentation … Il semblerait bien qu’ils aient apprécié, et ce qui m’a fait très plaisir c’est qu’ils ont été assez nombreux ceux qui sont venus me voir à la fin de la soirée pour en parler 🙂 Ce qui m’a fait le plus plaisir, c’est que nombreux ont été parmi eux des gens qui ne s’intéressent à la photographie que de très loin. Je dis cela car on est finalement assez relativement rarement dans ce genre de situation (les expos sont visitées la plupart du temps par des gens qui s’intéressent à l’image), et c’est très émouvant de les écouter décrire leurs émotions par d’autres mots que nous photographes avons l’habitude d’entendre.

    Concernant les mots-clés, il est tout à fait juste que nous sommes tous différents en fonction de nos sensibilités sur la perception des images. Ces mots-clés ressemblent à un titre que j’aurais pu donner, et là, on retombe dans l’éternelle problématique de « diriger » ou non le lecteur, surtout lorsqu’il s’agit de photos très peu descriptives comme celles-ci. Dans la série originale, je n’ai mis aucun titre volontairement. Ici, c’est la méthode de présentation et l’astuce linguistique que j’ai trouvée qui fait que vous avez peut-être l’impression de ne pas vous retrouver à 100 % d’accord avec moi sur l’interprétation de l’image.

    Ronan, merci pour ton astuce que j’ai déjà essayée mais qui ne va pas : je me retrouve avec un cadre minuscule en hauteur (il faut bien garder les proportions). Du coup, c’est tout bonnement illisible. Et l’alternative du plein écran ne va pas du tout car du coup les images se retrouvent super pixellisées. Merci quand même !

  6. Coucou Laurence, tu nous proposes là un très bel exercice d’approche expressive et conceptuelle de la photo.Ton idée de mot clé est très bien trouvée. Elle me fait penser à une démarche proposée dans un petit bouquin consacré à l’iphonographie que je viens de lire et dont j’ai envie de parler dès que j’aurai un moment. Ce qui m’intrigue, c’est comment tu as fait pour réaliser ces très belles transitions entre tes photos. Elles fondent littéralement l’une dans l’autre. Cela étant, cette expérience a du être passionante. Ton compte rendu et ta présentation donnent envie. Bravo!

    1. Bonjour Spiruline ! Tu m’intrigues aussi sur ton bouquin !

      Concernant les transitions, c’est tout simplement parce que comme les photos apparaissent pendant 20 secondes, j’ai mi le maximum de temps de « fondu » possible autorisé par mon logiciel: 6 secondes en entrée et en sortie. Cette astuce m’a permis de faire en sorte qu’on s’ennuie moins devant les images, parce que 20 secondes, c’est absolument énorme pour un slideshow !!!

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